Par Yasmine Mehdi
La fin de semaine dernière avait lieu la deuxième édition de l’Assemblée activiste, fruit d’un partenariat entre la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et la GSAÉD. Si l’évènement a rassemblé plusieurs activistes, il demeure qu’il a également mis la lumière sur des tensions entre la FÉUO et l’Université.
CONFÉRENCE BLACK LIVES MATTER
Vendredi dernier, pour le lancement de l’Assemblée activiste, les étudiants étaient conviés au Centre Bronson afin de participer à une Conférence qui mettait en vedette des activistes canadiens et américains du mouvement Black Lives Matter.
Les panélistes auront réussi à faire vivre beaucoup émotions à leur auditoire. Que ce soit lorsque Danielle Adams, présidente des Tallahassee Dream Defenders, a déclaré qu’elle était la première personne de sa famille à aller à l’Université, ou quand Patrisse Cullors, cofondatrice du hashtag Black Lives Matter, a démontré à quel point la solidarité dans les mouvements activistes était essentielle, ou encore lorsque Zellie Imani a décrit sa participation aux manifestations de Ferguson, au gré de ces déclarations personnelles, les spectateurs et les panélistes auront créé un lien fort.
Lena Peters, créatrice du chapitre torontois de Black Lives Matters et Ade du BlakCollectiv d’Ottawa étaient également présentes pour discuter de la réalité canadienne du racisme… au grand étonnement des panélistes américains! « Avant, je croyais que c’était [au Canada] que les Afro-Américains allaient pour obtenir leur liberté », a avoué Zellie Imani à une foule visiblement amusée par ses propos.
ATELIERS ACTIVISTES
Le lendemain, les étudiants étaient conviés à des ateliers sur des thèmes comme l’oppression, la culture du consentement, la décolonisation du genre, l’éducation postsecondaire, l’appropriation culturelle et la santé mentale. Pour Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO, l’objectif de l’Assemblée était de conscientiser les étudiants par rapport à une variété de questions, tout en étant le plus inclusif possible.
D’après la coordinatrice de la campagne, Justine De Jaegher, la quantité d’étudiants présents étaient sensiblement la même que l’an dernier. « C’est une opportunité pour les gens de partager leurs connaissances. C’est important d’apprendre de nos pairs pour améliorer notre travail sur le campus », a ajouté la jeune femme.
MANQUE DE SOUTIEN DE L’ADMINISTRATION?
Malgré le désir de promouvoir l’ouverture d’esprit et la positivité des organisateurs, l’Assemblée activiste aura causé quelques tensions entre la FÉUO et l’Université.
En effet, pour les deux éditions de l’évènement, l’Université n’a nullement participé à l’organisation ou à la promotion de l’Assemblée. « L’Université devrait être plus active et soutenir nos efforts pour la justice sociale parce que ce n’est pas le cas en ce moment », a déclaré Vanessa Dorimain. La vice-présidente aux affaires universitaires a ajouté : « Il y a du racisme sur le campus, mais l’Université cache ces enjeux jusqu’à ce qu’ils soient mis dans l’embarras et obligés de faire quelque chose. »
Ces propos illustrent ainsi que l’activisme peut rassembler comme il peut diviser.