
Arts visuels dans l’édifice FSS | John Flynn : créateur et innovateur
– Par Didier Pilon –
Une nouvelle exposition d’art a été lancée, le lundi 2 mars, au quatrième étage de la Faculté des sciences sociales. Cette initiative de John Flynn, étudiant au baccalauréat en service social, vise à rapprocher les étudiants de ce programme aux réalités sociales difficiles.
Cette nouvelle exposition est le résultat d’un double constat de Flynn. Dans un premier temps, alors qu’il travaillait pendant l’été avec Simon Lapierre, professeur à la Faculté de service social, Flynn n’a pu s’empêcher de remarquer le manque flagrant d’art dans les corridors de ce nouveau bâtiment. De plus, les corridors à la fois propres et stériles lui semblaient si éloignés du domaine qu’il étudiait. « On est au 12e étage ici, et on parle de travail social et de personnes marginalisées », remarque Flynn. « On a une super vue sur le canal et le parlement, mais on est vraiment loin des réalités des personnes avec lesquelles on veut travailler ». Ayant lui-même étudié dans le domaine des arts plastiques et travaillé dans des galeries d’art, il a décidé d’animer lui-même les murs du département.
C’est Joscelyne Levesque, coordonnatrice des stages et de la formation pratique, qui a suggéré d’aller voir le LAB, une initiative du Centre d’intervention et de prévention en toxicomanie de l’Outaouais (CIPTO). Le LAB est à la fois un lieu de création artistique et d’intervention par l’art, qui rassemble des gens vivant des situations particulièrement difficiles (toxicomanie, itinérance, exclusion sociale). Au LAB, la création artistique est non seulement un autre choix face à la consommation, mais aussi une manière de se reprendre en mains, de développer son potentiel et de venir à se valoriser.
Flynn a donc lancé un concours : illustrer par le médium des arts visuels, illustrer l’un d’une vingtaine de concepts reliés au travail social : « résilience », « autodétermination », « environnement », et aussi des termes tels qu’ « empowerment ». Le but était d’être le plus inclusif possible. Le comité d’évaluation était composé des membres de l’association étudiante en service sociale, d’un muséologue de renommée, Alain Massé, et d’un des artistes du LAB, Mathieu Chénier. « La plus belle chose qu’on a créée c’était vraiment d’amener à la même table un muséologue et un artiste de milieux difficiles », explique Flynn. « La seule manière qu’ils auraient pu se rencontrer était par l’art, et même là ils vivaient l’art à partir de réalités complètement opposées ».
Pour amener le projet à terme, Flynn a exploré plusieurs sources de financement. C’est entre autres l’appui du bureau de la direction du service social, de l’Association des travailleurs et des travailleuses sociaux de l’Ontario, et de la revue Reflets (revue du cofondateur de l’École de service social, Nérée St-Amand) qui a rendu l’exposition possible.