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Arts et culture

Aperçu pictural du vécu des réfugiés

26 novembre 2018

Par Maeve Burbridge

La galerie Maison de la commune a accueilli un vernissage tout à fait hors du commun le 21 novembre : une panoplie d’œuvres ayant traversé le monde, du Moyen-Orient à la Grèce jusqu’au Canada, peintes par des réfugiés ayant suivi le même trajet dans l’espoir de retrouver une meilleure vie ailleurs.

Les œuvres présentées au vernissage Love Without Borders témoignent du vécu de réfugiés, originaires de la Syrie, de l’Iraq et de l’Iran, vivant présentement dans des camps de réfugiés grecs. Les tableaux racontent l’histoire d’enfants et d’adultes ayant quitté leur patrie à cause des atrocités de la guerre. Le chemin est long et ardu pour ceux qui choisissent de l’emprunter. C’est pour cette raison que l’ONG Love Without Borders, organisatrice du vernissage, intervient au sein des camps de réfugiés pour offrir des sessions et ateliers de thérapie artistique. L’ONG travaille avec des réfugiés pour les encourager à s’exprimer par l’art pour gérer les traumatismes qu’ils ont vécus.

Point de vue du réfugié

De manière globale, les tableaux et les courts textes rédigés par les artistes qui accompagnaient les oeuvres, ont un message optimiste. Selon Fred Ninh de Global Shapers Ottawa, co-organisateur de l’exposition, « l’art ici représente les meilleurs aspects de l’esprit humain, comme l’amour, la résilience et la célébration de la pluralité » explique Ninh. Mohamed Murad, artiste syrien de 35 ans, écrit les mots suivants : « Quand je peins, je me rappelle du passé. J’espère que ces jours-là seront de retour, quand il n’y avait pas de guerre. Je souhaite une meilleure vie à tous les peuples du monde qui sont en guerre ». Murad a navigué sur un radeau en plastique de la Syrie jusqu’en Turquie. La France lui a ensuite refusé l’asile. Depuis, il vit avec sa famille en Grèce.

L’art des enfants semble plutôt dépeindre les traumatismes qu’ils ont vécus, de manière très crue et honnête. Par exemple, le tableau d’une syrienne de six ans témoigne du moment où, lors de sa traversée de la Méditerranée, trois personnes sont tombées de l’embarcation, se noyant dans la mer. D’après Love Without Borders, l’art aiderait les jeunes enfants à mieux comprendre les expériences difficiles qu’ils vivent.

Une connection tangible

Ces œuvres ont traversé un océan et une mer pour parvenir aux Canadiens, où Love Without Borders tente de les vendre. Au-delà d’une levée de fonds pour la sécurité financière des réfugiés, le but du vernissage, selon Ninh, est de « rendre humaine et tangible leur réalité ». Bien qu’il en est souvent question dans les nouvelles et sur les réseaux sociaux, le vernissage Love Without Borders offre aux Canadiens une expérience beaucoup plus intime. Nicolai Gregory, gérant de la galerie Maison de la commune affirme que « ces coups de pinceau ont été faits des mains [des réfugiés]. C’est extrêmement personnel ».

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