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AOLC : Peut-on tout dire?

28 janvier 2013

– Par Lina Maret – 

L’Association ontarienne des libertés civiles (AOLC) a été officiellement lancée vendredi dernier lors d’une conférence animée par son directeur, Joseph Hickey.

Qu’est-ce-que l’AOLC?

« Nous défendons toute expression individuelle en tant que droit absolu, sans considération pour le caractère inacceptable qu’elle peut avoir ». Cette déclaration fait partie des principes fondateurs de la toute récente AOLC, qui veut lutter contre la censure des gouvernements et des grandes corporations sur les citoyens. Ses membres considèrent que l’expression individuelle constitue l’essentiel du pouvoir citoyen en démocratie, mais aussi un indicateur du niveau de santé d’une société.

« Il me semble que c’est un appel que les organisateurs lancent à chaque citoyen pour qu’il prenne conscience du pouvoir qu’il a, comme citoyen, comme être humain, comme personne qui pense, qui parle et qui a le droit de proposer une lecture de la société dans laquelle nous vivons. Les citoyens ont le pouvoir […] », a déclaré le professeur Benoît Awazi, invité à faire un discours à l’occasion du lancement de l’Association.

Une soixantaine de personnes étaient présentes pour écouter les deux autres invités, Dr Steven Noble et Dr Waleed AlGhaithy. Le DR. AlGhaithy est un des droits étudiants saoudiens ayant entammé, il y a environ un an, une poursuite contre l’Université d’Ottawa (U d’O) pour discrimination. S’en est suivi une discussion sur la liberté d’expression et les changements socaux, menée par Joseph Hickey, directeur exécutif de l’association. L’AOLC est un espace qui permet l’établissement d’un contre-discours, d’une lecture de la société différente de celle que les États promeuvent, pour endiguer le courant de pensée uniforme qui a été mis en place par les gens de pouvoir. Selon Joseph Hickey, il ne faut pas y voir une organisation anarchiste, les principes défendus ne mentionnent pas le renversement des gouvernements, ni une quelconque violence. C’est une « alerte aux citoyens » et une volonté de garantir une liberté d’expression absolue, pour tous et sur tous les sujets.

Qu’en est-il des libertés civiles à l’U d’O?

« Nous vivons dans une époque où le fonctionnement d’entreprise domine le paysage intellectuel sur le campus, à travers le message unidimensionnel diffusé par l’élite de l’institution », s’indigne Joseph Hickey. « C’est un climat malsain de peur et d’obéissance qui entrave la capacité des étudiants à s’impliquer dans l’expression libre de leurs opinions. Cette liberté d’expression est essentielle à une expérience d’apprentissage saine, créative et authentique », renchérit-il.

Le docteur AlGhaithy a par ailleurs souligné le fait que les universités ne sont pas concernées par la Charte canadienne des droits et libertés, situation qualifiée de dérangeante et inquiétante. Joseph Hickey a tout de même rappelé le rôle que le web peut avoir: « Les étudiants devraient exploiter tout le potentiel qu’Internet a, afin de générer le plus d’espace possible pour le discours libre. »


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