– Par Lina Maret –
Le Droit révélait, le 12 décembre dernier, que le gouvernement ontarien a refusé à l’Université d’Ottawa (U d’O), la désignation de ses programmes en vertu de la Loi 8 (ou la Loi sur les services en français), obligeant l’administration à chercher une solution alternative qu’elle veut proposer au gouvernement dans les prochaines semaines.
Les services en français de l’U d’O ont néanmoins été placés sous la protection de la Loi 8.
Réagissant à cette nouvelle, Allan Rock, recteur de l’U d’O, a confié: « Nous sommes heureux que la province ait accepté une désignation pour nos services, c’est un témoignage que nous sommes vraiment une institution bilingue. […] [Nous sommes cependant] déçus qu’elle n’ait pas accepté la formule que nous avons proposée pour la désignation de nos programmes, mais déterminés à trouver une solution ».
C’est particulièrement la question de la durabilité des programmes qui a posé problème à l’U d’O. La demande de désignation précisait que l’Université se réserve le droit de modifier les programmes désignés à tous les quatre ans, si elle le jugeait nécessaire. Pour M. Rock, c’est un moyen d’assurer que l’offre de programmes demeure conforme aux demandes étudiantes, ainsi qu’aux capacités de l’Université.
« Les remarques que j’ai entendues concernant le programme de désignation venaient de nos professeurs, étudiants, doyens… » a déclaré le recteur. « Ils sont eux-mêmes conscients que l’on ne peut pas geler pour toujours les programmes qui existent maintenant, il faut avoir de la flexibilité! ».
Lors de la réunion du Bureau des gouverneurs, le 26 mai dernier, le recteur était déjà conscient qu’il pourrait y avoir des problèmes avec la formule présentée. Il avait alors expliqué aux gouverneurs: « Nous avons visité Me François Boileau, [commissaire aux services en français de l’Ontario], à Toronto, et le sous-ministre adjoint des affaires francophones, Me Daniel Cayen, pour en discuter, et franchement, ils avaient certaines réticences. Les avocats ont présenté leurs inquiétudes par rapport à une liste bonifiée chaque quatre ans par l’Université. »,
Allan Rock avait alors rencontré Madeleine Meilleure, la Ministre déléguée aux affaires francophones, qui l’avait « encouragé à aller de l’avant avec la position de l’Université et à laisser au gouvernement le soin de déterminer s’il allait l’accepter à l’avenir ».