– Par Émilie Deschamps –
Mercredi 5 novembre dernier à l’Université Carleton, le Groupe de recherche d’intérêt public de l’Ontario(GRIPO) accueillait Paul Wylie et Graham Gibson, deux employés de l’entreprise sociale Cycle Salvation, pour un atelier sur le vélo hivernal.
Deux éléments principaux sont à considérer pour ceux qui souhaitent braver le froid, la neige et la glace et enfourcher leur monture 12 mois par année: le type de vélo et l’entretien.
Équiper son vélo
Bien choisir son vélo pour l’hiver est extrêmement important. Le sel et la neige peuvent facilement faire rouiller les différentes pièces du vélo. Il est donc préférable d’en utiliser un bon marché, distinct de celui utilisé durant les mois plus chauds pour garder ce dernier en bon état. Selon Graham Gibson, un vélo hivernal a une durée de vie d’environ cinq ans. Il faut éviter les pièces et les cadres en acier qui rouilleront facilement et préférer l’aluminium. Moins les pièces sont exposées et visibles, moins elles seront affectées par la corrosion. À cet effet, Paul Wylie explique qu’un vélo à dérailleur interne durera plus longtemps. Dans la même optique, M. Gibson conseille de limiter le nombre de pièces amovibles qui peuvent s’abîmer ou s’enrayer facilement. Ainsi, en ayant seulement un dérailleur avant, on limite le nombre de vitesses à trois, ce qui est suffisant selon M. Wylie.
Les vélos hybrides et de montagnes sont les plus appropriés, car ils offrent une meilleure traction. À ce sujet, les deux employés conseillent d’utiliser un pneu plus mince à l’avant, d’une largeur d’environ 30 mm, pour ouvrir le chemin et un pneu plus large à l’arrière, soit de 38 à 40 mm. Il existe des pneus cloutés que l’on peut acheter, mais Paul Wylie considère que ceux-ci ne sont pas essentiels. Pour ceux qui souhaiteraient en utiliser, un seul pneu clouté à l’avant devrait être nécessaire puisque c’est celui qui a le plus tendance à déraper. Toutefois, il faut éviter de rouler sur la chaussée avec ce type de pneu, lorsqu’il n’y a ni neige, ni glace, puisque les clous auront tendance à s’abîmer et à s’amenuiser. Pour les budgets serrés, on peut trouver des méthodes pour fabriquer ses propres pneus cloutés sur le net puisqu’en commerce, un pneu de ce type coûte généralement entre 80 et 100 $.
Bien entretenir sa monture
Avant de sortir affronter le froid sur deux roues, il faut absolument s’assurer que la chaîne et les câbles visibles sont bien huilés. M. Wylie conseille d’utiliser de l’huile à tronçonneuse, plutôt que des produits spécialisés pour les vélos qui sont plus dispendieux, sans nécessairement être plus efficaces. Huiler la base du siège est également important pour éviter que celui-ci ne fige en place.
C’est surtout lors des changements de température, lorsque la neige et le sel fondent sur le vélo, que celui-ci risque de rouiller et de s’abîmer. Il est donc conseillé de laisser son vélo à l’extérieur durant l’hiver, sauf si un redoux est annoncé. Dans ce cas, ou s’il y a une grande accumulation de sel ou de sable, il faut nettoyer le vélo, surtout le cadre, avec un linge pour enlever l’eau et le sel. Pour un nettoyage plus rapide, on peut utiliser de l’huile de type WD-40, qui permettra d’enlever rapidement l’eau sur les différentes pièces.
Derniers conseils, les freins ou le cadenas peuvent geler par grand froid. Avoir une petite bouteille de dégivreur à serrure sur soi est une bonne manière de faire face à cette situation fâcheuse. Au risque d’avoir l’air ridicule, lors des journées très froides, il peut être utile de porter des lunettes fermées, comme des lunettes de ski, pour garder une bonne visibilité et un certain confort.
Paul Wylie a conclu l’atelier sur ce conseil de sécurité: « L’hiver, à vélo, l’important n’est pas de se rendre rapidement, mais simplement de se rendre. »