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Affaire Rancourt : L'arbitre juge en faveur de l'Université

10 février 2014

Élection FÉUO26

 

 

 

 

 

 

 

– Par Sinda Garziz –

Le rapport de l’arbitre Claude Foisy, apparu le 27 janvier dernier, a appuyé et justifié la décision de l’Université d’Ottawa de renvoyer le professeur Denis Rancourt en 2009. La Rotonde a pu recueillir les avis de l’Université ainsi que ceux de M. Rancourt au sujet de ce rapport, qui ne constitue probablement pas la décision finale de cette affaire.

M. Denis Rancourt, scientifique et ancien professeur titulaire en physique à l’Université d’Ottawa, est connu pour son approche pédagogique assez spéciale et pour avoir proposé un cours de physique qui avait pour but de mettre l’accent non seulement sur l’impact de la science sur la vie quotidienne mais aussi son rapport aux structures de grande puissance. Selon lui, c’est cette démarche didactique qui lui a couté son poste de professeur en 2009, lorsque l’Université d’Ottawa, son employeur à ce moment, a décidé de mettre fin à ses fonctions universitaires et de lui interdire l’entrée au Département de physique et au campus. Le syndicat des professeurs et M. Rancourt ont par conséquent porté plainte pour atteinte à la liberté académique du professeur et le 27 janvier 2014, une décision en faveur de l’Université a été rendue publiqu.« L’Université d’Ottawa est satisfaite de la décision de l’arbitre. Le document parle de lui-même. Nous n’émettrons aucun autre commentaire », a répondu au nom de l’Université Caroline Milliard, gestionnaire et chargée des relations médiatiques de l’institution ottavienne, quand La Rotonde a voulu connaître leur opinion sur la décision de l’arbitre.

Pour sa part, M. Rancourt explique que cette décision relève d’une «injustice frappante» car l’arbitre a refusé de considérer toutes les évidences présentées par la défense pour une malveillance de l’Université. Tout d’abord, le cours de M. Rancourt a été espionné pendant près d’un an par une étudiante engagée par l’Université afin qu’elle enregistre tout ce que disait le professeur dans son cours, sans que celui-ci le sache. Selon M. Rancourt, Ceci est considéré comme une violation et une atteinte à l’intégrité et à la liberté académique du professeur. Quand le doyen du Département de physique a été interpelé pour fournir des explications sur cette infraction, il s’est contenté de répéter qu’il était très concerné. M. Rancourt a ensuite choisi d’essayer une nouvelle approche pédagogique dans sa classe, inhabituelle à l’Université d’Ottawa, en proposant d’éliminer la notation « l’étudiant vient à l’université pour apprendre, non pour avoir de bonnes notes qui ne reflètent pas la bonne compréhension et la réelle réussite universitaire de l’étudiant », affirme-t-il. Cette méthode a été contestée et non approuvée par l’Université, mais le doyen n’a jamais demandé de discuter avec M. Rancourt de sa méthode d’enseignement. Voilà que dans le rapport de l’arbitre, l’utilisation de cette méthode figure parmi les raisons de son renvoi.
Il faut aussi mentionner que le professeur Rancourt a fait passer à ses étudiants des tests dont les notes ont ensuite été gelées par l’administration, sans que le professeur en soit averti.
Le rapport de l’arbitre fait également mention des articles et des critiques que M. Rancourt a écrits sur son blogue, U of O Watch, ce que l’ancien professeur considère comme la justification d’une décision injuste
Pour l’instant, M. Rancourt dit ne pas pouvoir se prononcer sur l’éventualité d’un appel car il faudrait en décider avec le syndicat des professeurs, qui assure sa défense.

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