– Par Alex Jürgen Thumm –
Jusqu’à dix pourcent des étudiants finissant leur baccalauréat au printemps continueront leurs études au deuxième cycle. Les dates limites pour faire demande peuvent varier de maintenant jusqu’en été, selon le programme et la région. La Rotonde vous présente ce que les candidats à la maîtrise devraient considérer.
La lettre de motivation
Le facteur en commun de la plupart des demandes de maîtrise est la lettre de motivation. C’est sur elle que se concentre Saron Gebresellassi, avocate diplômée de l’Université d’Ottawa (U d’O) qui aide et conseille les étudiants à la préparation des demandes de maîtrise. Elle croit que la plupart ne sont pas assez personnelles. « On a tous une histoire personnelle qui est intéressante. Si la demande est trop académique, on manque cela. Il faut être un peu original ». Cette erreur typique fait en sorte que le comité de sélection n’a pas la chance de connaître le candidat. « Je me sers de la lettre de motivation pour montrer qui je suis comme personne et comme militante », déclare-t-elle.
La première considération est de choisir un programme. Mme Gebresellassi conseille aux candidats à la maîtrise de penser à leurs buts à long-terme. « Il faut se rendre compte qu’une ou deux années passent vite. Il faut déjà penser à votre vie après la maîtrise », explique-t-elle, encourageant les étudiants à faire beaucoup de recherche en premier lieu. « Ça prend une stratégie », insiste-t-elle, et ce, un an à l’avance. « On peut préparer une demande en moins de deux semaines si nécessaire, mais j’encourage tout le monde à commencer à y penser un an avant la date limite ».
Il s’agit aussi de bâtir de bons rapports avec ses professeurs pour s’assurer d’avoir deux à trois références universitaires fortes.
Maîtrises en français hors du Québec
De plus en plus d’étudiants ayant fait leur baccalauréat à l’U d’O choisissent d’y rester pour les cycles supérieurs. Vingt-neuf pourcent des étudiants aux études supérieures à l’U d’O détiennent un diplôme de premier cycle de l’institution en question, soit sept pourcent de plus depuis 2011. Or, l’U d’O n’est pas la seule option pour les francophones et francophiles hors du Québec. Les deux universités qui proposent, sans conteste, le plus grand nombre de maîtrises en français sont l’Université Laurentienne, à Sudbury, et l’Université de Moncton.
Le Canada anglophone comprend encore deux campus entièrement francophone qui proposent des maîtrises : le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, à Edmonton, et l’Université de Saint-Boniface, à Winnipeg. L’Université Sainte-Anne, à Pointe-de-l’Église, est la seule université de langue française en Nouvelle-Écosse.
La maîtrise la plus répandue est la Maîtrise en éducation offerte en Acadie aux Universités de Moncton et Sainte-Anne ainsi que partout dans l’Ouest : Simon Fraser à Vancouver, Régina, l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg et l’Université de l’Alberta. Des maîtrises ès arts se trouvent aux Universités de Régina, de l’Alberta et de Saint-Boniface.
Bourses d’études
Un obstacle commun est celui des finances. Selon l’U d’O, elle jouit d’« un régime d’appui financier parmi les plus généreux au pays ». En effet, elle dote tout étudiant avec une moyenne de plus de huit d’une bourse d’au moins 30 000 $. Pourtant, la majorité des programmes ne sont pas aussi généreux. Certaines maîtrises au Canada coûtent 9000 $ par année ou plus, et ce, sans possibilité de bourses directes de l’université. La Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’U d’O propose une liste élaborée sur son site web de bourses externes disponibles même si l’on n’étudiera pas à l’U d’O. Mme Gebresellassi suggère aussi de vérifier l’offre de bourses auprès des syndicats, de communautés religieuses et d’organisations communautaires. Notamment, la Black Business and Professional Association et la YWCA offrent des bourses aux études.
Or, il n’est plus consensus qu’une maîtrise protège contre le chômage. Selon les données de 2011 de Statistiques Canada, les Canadiens détenant une maîtrise étaient plus probablement chômeurs que ceux et celles n’ayant qu’un baccalauréat.