
L’Université prépare le terrain pour une nouvelle plateforme d’apprentissage
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ADIEU BLACKBOARD
Par Frédérique Mazerolle – Rédactrice en chef
C’est fait. Blackboard n’est plus. Enfin presque plus. L’Université d’Ottawa devrait en effet entamer le transfert vers Desire2Learn (D2L) dès l’été 2017, faisant des professeur.e.s et étudiant.e.s et suivant des cours durant la saison estivale les premiers cobayes de cette nouvelle plateforme d’apprentissage. Qu’est-ce que D2L? Pourquoi cette compagnie et pas une autre ? La Rotonde vous dresse un portrait du nouveau chouchou technologique de l’U d’O.
Dans les derniers mois, étudiante.s, professeur.e.s et membres du personnel de soutien de l’Université d’Ottawa ont été invité.e.s à répondre à un court sondage afin d’évaluer leur degré de satisfaction quant à l’actuelle plateforme d’apprentissage, Blackboard Learn.
Pascal Wickert, directeur des opérations et des communications du Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage, affirme que la rétroaction des étudiant.e.s par l’entremise du sondage a excédé les attentes établies. En effet, plus de 1 000 étudiant.e.s auraient pris le temps d’offrir leur avis, positif comme négatif, sur la question.
Wickert confie avoir aussi tenté de rejoindre directement les syndicats étudiants dans le but de créer des consultations publiques sur la transition vers une nouvelle plateforme d’apprentissage. Il semblerait toutefois que ni la Fédération étudiante (FÉUO) ni l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) n’aient répondu à son appel.
Beau temps, mauvais temps : que peut-on espérer de D2L?
C’est suite à des mois de consultation et de négociation que le comité chargé de choisir la plateforme d’apprentissage qui remplacera Blackboard Learn a arrêté son choix sur un nouveau joueur, D2L.
« Globalement, les systèmes du genre offrent en gros les mêmes fonctions », passant de la gestion de courriels à la publication de contenu et de notes, affirme Wickert. Par contre, il confie que le fait que D2L soit une plateforme canadienne, offerte dans les deux langues officielles, a joué dans la balance. En effet, selon le directeur des opérations et des communications, la plateforme Blackboard n’offrait pas beaucoup de souplesse au niveau des termes utilisés.
Jean-Philippe Dubé, représentant étudiant au sein du Sénat de l’Université d’Ottawa, siégeant également au sein du Comité exécutif de celui-ci, dit être méfiant du choix de la nouvelle plateforme, étant donné qu’il estime que peu d’informations à son sujet ont été transmises au corps étudiant comme professoral.
« Ce processus de procurement fermé, où les gens ne sont pas vraiment informés quant aux autres plateformes, et où la décision est prise par un nombre si restreint de personnes, me dérange », affirme l’étudiant. Celui-ci souligne qu’il aurait été plus intéressant de permettre à des étudiant.e.s et à des professeur.e.s d’essayer eux-mêmes les plateformes afin de mieux comprendre leurs besoins.
Dubé, également étudiant en science informatique, admet tout de même que le sondage lancé à la population de l’Université d’Ottawa était une bonne initiative, malgré ses limites : « Ça permet de voir quels sont les problèmes, mais pas nécessairement quelles sont les solutions. »
De son côté, Wickert affirme que les commentaires des utilisateurs de Blackboard auraient suffi pour faire un choix éclairé. La question du cout de maintien a également été abordée, le directeur ayant laissé entendre que le contrat serait bien moins couteux que celui de Blackboard.
À date de publication, la compagnie Desire2Learn n’a pas fourni de détails quant au contrat d’une durée de cinq ans qu’elle a signé avec l’institution universitaire ottavienne.
Dans les prochains mois, des formations seront offertes aux professeur.e.s et aux étudiant.e.s. Ces derniers pourront également devenir mentors payé.e.s par l’U d’O pour offrir des ateliers à leurs paires. En attendant, on ne peut qu’espérer que le transfert vers la nouvelle plateforme d’apprentissage se fera aisément et qu’un fiasco comme celui d’UOCampus ne se reproduira pas.