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Opinions

Action-réaction

29 octobre 2013

– Par Samuel Poulin –

Voilà que mercredi dernier, je lus dans l’éditorial de M. Pierre Allard, du journal Le Droit, que l’on pouvait « conclure que sur le simple plan de la participation et de l’intérêt soulevé, les « États généraux » [sur l’éducation postsecondaire en langue française de l’Ontario] constituent une réussite ». Les chiffres ne mentent pas; une soixantaine de Franco-Ontariens se sont prononcés lors de la première consultation régionale ayant lieu à Timmins, le 19 octobre, alors que la dernière, soit celle du 30 novembre à Ottawa, prévoit déjà plus d’une centaine de participants. C’est bien de voir que la collectivité franco-ontarienne, grâce à l’initiative des États généraux, démontre un intérêt, pour ne pas dire une inquiétude, pour le futur de la francophonie en Ontario. Mais devons-nous être satisfaits de cette mobilisation réussie?

Car avant tout, l’objectif ultime de ces consultations est d’obtenir notre propre gouvernance en matière d’éducation postsecondaire. Cette gouvernance, elle a déjà été acquise aux niveaux élémentaire et secondaire, et même au collégial, mais en ce qui a trait aux universités, il n’y a rien qui soit entièrement propre à la communauté franco-ontarienne. Il y a plusieurs années que l’idée d’une université purement francophone en Ontario fait surface parmi les débats et les suggestions. Mais tout comme les consultations prévues par les États généraux, les spéculations et les espoirs ne nous mèneront pas bien loin.

Il y a cependant la promesse d’une amélioration significative à l’horizon. En effet, pas plus tôt que cette semaine, la Première ministre Kathleen Wynne a confirmé un investissement provincial de 14,5 millions de dollars dans le but d’augmenter et d’améliorer les programmes postsecondaires de langue française dans la région du Grand Toronto. Il était temps, dirons-nous, surtout si on considère le besoin criant de cette région où le nombre de francophones augmente plus rapidement qu’ailleurs dans la province, mais dont les programmes francophones ne représentent que 3 % de tous les programmes offerts.

Enfin, une action concrète? Oui effectivement. Devons-nous en être rassasiés? Évidement pas. Bien que ce soit un pas dans la bonne direction, la formation des États généraux illustre justement que les besoins de la communauté franco-ontarienne sont présents à la grandeur de la province, notamment dans la région de Windsor et du Nord de l’Ontario. La situation pourrait également s’améliorer à Ottawa et à l’est.

Car comme l’a clairement annoncé France Gélinas, porte-parole du Nouveau Parti démocratique de l’Ontario, dans le cadre du Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, « les actions parlent plus fort que les mots ». S’il semble que le gouvernement Wynne et les États généraux souhaitent justement faire preuve d’actions concrètes, c’est à nous, la collectivité franco-ontarienne, de s’assurer qu’elles soient exécutées à leur plein potentiel, afin d’en profiter au maximum.

Car c’est bien beau d’établir des plans, d’offrir des promesses et de se rassembler pour discuter, mais ce n’est qu’un début qui n’assure pas grand-chose. Des actions doivent êtres prises pour que s’en suivent les résultats. L’intérêt et les préoccupations y sont, il ne nous reste qu’à faire nos devoirs et d’agir.

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