« Bon succès dans tes nouvelles aventures et soutiens la culture franco-ontarienne. Ils ont bien du mérite de vivre en français en Ontario. J’assisterai d’ailleurs à de l’impro vendredi prochain, à l’Institut canadien-français, dans le Marché, si jamais tu passes par-là ».
Ainsi, l’amie Julie me conviait à une soirée sous le signe de l’improvisation, le 12 septembre dernier. Nouvellement installé dans la ville, j’étais intrigué.
L’Acronyme est une ligue d’improvisation de la région d’Ottawa. Tout au long de la présente saison, sa cinquième, quatre équipes s’affrontent à tour de rôle, deux vendredis par mois. Les matchs ont lieu à l’Institut canadien-français d’Ottawa, partenaire idéal de l’Acronyme, tous deux se vouant à la promotion de la francophonie.
Fondé en 1852, l’Institut sied au deuxième et dernier étage d’une bâtisse à l’angle des rues Dalhousie et York. De l’extérieur, il se fait discret, annoncé uniquement par un petit écriteau. De l’intérieur, sa vocation socioculturelle se manifeste clairement. On y trouve tables de billard et cibles de fléchettes, un lutrin sur piédestal doté des armoiries de l’Institut, des carreaux au sol comportant le nom de bienfaiteurs, et bien sûr un bar auquel un dénommé Jacques sert ses clients assoiffés. Au mur, des cadres dressent la liste des membres, une petite croix jouxtant le nom de ceux décédés. Un examen approfondi nous apprend que Maurice Richard y a été nommé membre honoraire à vie en 1964.
À chaque rencontre, plusieurs dizaines de chaises dont disposées en demi-cercle autour d’un coin de la salle transformé en scène. Vers les coups de vingt heures, le bal est lancé. Entrent en scène les membres des deux équipes qui croiseront le fer sous les applaudissements nourris de la foule. L’animateur se présente à son tour et annonce le thème de la joute. C’est parti.
Le calibre est relevé. Des réparties cinglantes et des réactions de toute vitesse. Des situations farfelues et parfois absurdes s’enchaînent, rythmées par les interventions tantôt musclées tantôt tout en subtilité des joueurs. Si on en vient à perdre le fil à quelques reprises, ce n’est que pour mieux le retrouver en fin de sketch, dans une magistrale démonstration de l’art tout en nuances qu’est l’improvisation.
Rendez-vous à l’Institut canadien-français (316, Dalhousie), le vendredi 10 octobre, pour une programmation double (VERT contre ROUGE et BLEU contre JAUNE) au prix modique de 5 $ par personne (deux-pour-un pour les étudiants).