– Par Camille Lhost –
Le marché du travail est difficile d’accès pour tous les demandeurs d’emploi, particulièrement pour les jeunes diplômés qui n’ont pas beaucoup d’expérience professionnelle. Les stages et les emplois d’été peuvent être des moyens d’en acquérir, tout comme la création d’un réseau de contacts durant la vie universitaire.
« Les jeunes ont toujours été les plus vulnérables sur le marché du travail et sans doute plus encore, depuis la crise de 2008 » explique Jacques Hamel, professeur de sociologie à l’Université de Montréal (UDEM). Il explique que les personnes âgées de 15 à 24 ans « écopent de la précarité de l’emploi et du chômage ». Les raisons avancées par les employeurs: ils n’ont pas l’expérience acquise par leurs aînés. Mais comment l’avoir s’ils ne leur font pas confiance? Claire Cayen, spécialiste pour la recherche d’emploi du Service des carrières de l’Université d’Ottawa (U d’O) note que « les expériences de volontariat et de bénévolat sont très appréciées par les employeurs. » Les stages et les emplois d’été sont aussi un moyen de gagner en maturité et en crédibilité. « Ils voient que les étudiants ont un projet professionnel avec un plan d’action pour y arriver, et c’est très positif pour décrocher un travail », confirme David Rodas-Wright, coordinateur des relations avec les employeurs au Service des carrières de l’U d’O.
Travailler dur à l’école pour être employable
« Les employeurs sont davantage exigeants qu’il y a quelques années, il faut donc leur présenter le meilleur dossier scolaire possible pour trouver un travail en lien avec sa formation initiale », observe le professeur Hamel. Au Service des carrières, Rodas-Wright confirme que « les étudiants au post-secondaire sont favorisés par rapport à ceux qui n’ont pas poursuivi leurs études ».
Claire Cayen explique aussi que de nombreux étudiants changent de formation au cours de leur parcours universitaire, pour des raisons personnelles de sensibilité envers la matière, mais aussi pour peut-être mieux répondre aux demandes des entreprises et avoir une meilleure chance d’être employable.
S’adapter aux besoins des entreprises?
Jacques Hamel explique que les offres de formations universitaires doivent s’adapter aux besoins des entreprises: « Les programmes sont aujourd’hui basés sur l’esprit d’équipe, le travail collaboratif et la communication écrite et verbale. » Claire Cayen ajoute que « les employeurs recherchent des étudiants qui savent s’organiser, sont flexibles et ont un sens critique sur leur domaine et le monde qui les entoure ».
Le monde et le marché du travail sont en constante mouvance, et c’est pourquoi la précarité devient une norme. « Depuis le choc pétrolier de 1971, les contrats de travail signés sont de plus en plus à durée déterminée ou à temps partiel. Ces conditions de travail ne peuvent engendrer de bonnes conditions de vie » insiste Jacques Hamel.
Domaines bouchés versus filières intouchables?
Les secteurs des sciences sociales et des sciences humaines ont souvent eu la réputation d’être « bouchés », mais l’an dernier, ces domaines ont créé des emplois. « Généralement, les étudiants issus des formations en philosophie, en histoire et en sociologie acceptent des postes qui ne sont pas en rapport direct avec leur programme universitaire, mais ils réussissent très bien, par exemple, en tant que recherchiste à la télévision, professeur ou à poursuivre dans la recherche », poursuit Jacques Hamel.
À l’inverse, les filières professionnelles, les métiers de la santé, l’hôtellerie-restauration, sont les domaines qui recherchent constamment, « car il existe et existera toujours des besoins dans ces secteurs-là », confirme Jacques Hamel.
Et les domaines qu’on croyait intouchables, le sont-ils vraiment? Il semblerait que l’informatique et la bulle internet, qui devaient créer des emplois, n’a fait son travail que partiellement. « Au début des années 2000, on pensait que le secteur du e commerce serait une mine d’or, mais là encore, ce sont surtout des contrats à durée déterminée qui sont signés », affirme Jacques Hamel.
Le Service de carrières de l’U d’O: une aide à proximité
L’U d’O offre à ses étudiants la chance de rencontrer des employeurs sur le campus grâce au Service des carrières, situé au 3e étage du Centre universitaire. « Nous ne sommes pas une agence de placement mais nous aidons les étudiants à approcher des entreprises pour un emploi à temps plein, à temps partiel, ou pour un emploi d’été », souligne Claire Cayen. « Je dirai que notre principale mission est de créer un chemin vers le marché du travail avec nos clients », affirme David Rodas-Wright.
Salons de carrières, séminaires, simulations d’entrevues, ateliers de rédaction de lettres de motivation et de CV, sont des moyens parmi d’autres pour décrocher l’emploi convoité. Les réseaux sociaux sont aussi une voie complémentaire aux « relations physiques », car ils permettent d’étendre son cercle de rencontres. « Il faut se rappeler que plus de 80 % des offres d’emploi ne sont pas affichées publiquement, ce sont uniquement ces relations de réseautage qui permettent de décrocher la job », précise Claire Cayen.
Le site internet du Service des carrières, Emploi en direct, semble être l’outil le plus efficace pour prendre connaissance des offres d’emploi et se renseigner sur les procédures de candidature. C’est la raison pour laquelle il est directement rattaché au portail de l’Université, Uozone.
Un dernier conseil? « Ouvrir ses yeux, ses oreilles, échanger avec ses amis, sa famille, sur les opportunités d’emploi et persévérer à chercher un emploi qui vous correspond », conclut David Rodas-Wright.