Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Article rédigé par Fanta Souaré – Journaliste
L’équipe d’équitation des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa (U d’O) a dû apprendre à sauter les obstacles de cette pandémie. Compétitions, entraînements, et réunions ; toute son organisation a été modifiée. Mais le programme a profité de ces conditions particulières pour mettre l’accent sur l’opportunité, la solidarité et l’importance du travail de groupe.
Fondé en 2003, le programme d’équitation de l’U d’O est le mieux établi du Canada, affirme Caitlin Huss, la secrétaire de l’équipe. Malgré la COVID-19, l’escouade compte bien entretenir cette renommée de prestige, notamment en mettant au point une nouvelle manière de pratiquer son sport.
Compétition version pandémie
L’équitation est pratiquée de façon particulière au rang collégial, explique Huss. Dans les compétitions, les athlètes doivent gagner des points à plusieurs niveaux d’équitation, allant de la compétition Pas et trot à l’Open, pour leur classement individuel et mais aussi celui de l’équipe. Le programme doit donc d’après elle, trouver un large éventail de cavalier.ère.s dans plusieurs domaines.
Les Gee-Gees forment l’une des seules équipes du Canada qui participe au Intercollegiate Horse Show Association (IHSA) aux États-Unis. Si le sport est généralement individuel, il atteint de nouvelles dimensions dans le cadre d’une compétition telle que celle-ci, dans laquelle les équipes participent en groupe. Cependant, la frontière canado-américaine étant toujours fermée, la formation ottavienne ne pourra pas accéder au concours cette année.
Elle a aussi pour habitude de prendre part aux compétitions organisées par l’Ontario Collegiate Equestrian Association (OCEA), qui a pris la décision d’annuler tous les événements en personne et de les remplacer par des concours virtuels. Huss éclaircit que ceux-ci demandent aux cavalier.ère.s des vidéos ou photos de leur prestation, afin qu’ils.elles soient évalué.e.s par des juges. Bien qu’en ligne, elle ajoute que de telles compétitions permettent aux participant.e.s de rester connecté.e.s entre elles.eux, et restent une bonne initiative pour le moral de la communauté équestre.
Changements dans l’entraînement
La secrétaire de l’équipe annonce que ce passage en ligne n’est pas sans avantage. Selon elle, il a permis d’atténuer le stress et les dépenses de l’équipe, en réduisant les déplacements, et en éliminant la pression liée à l’accueil et l’animation de leur propre concours hippique.
Les entraîneur.euse.s Mark Struthers, Lauren Hunkin, et Angela Erickson, ont annoncé aux Gee-Gees en début d’année que cette saison serait loin de l’ordinaire, mais tout aussi épanouissante. Huss déclare que l’emphase a été mise sur le développement personnel des membres de l’équipe afin de se concentrer sur leurs compétences individuelles, chose impossible pendant une année typique.
L’année de formation a donc commencé au Centre de haute performance (CHP) de l’U d’O, avec l’entraîneur Alex Wallace. L’ajout d’exercices musculaires à leur programme régulier leur a permis de faire des progrès impressionnants, souligne Huss.
Cependant, l’équipe accuse Varsity Athletics, l’organisation qui patronne le Centre, d’un manque de transparence quant au nombre de cas de COVID-19 parmi les équipes qui se partageaient l’installation. Ce service aurait forcé les cavalier.ère.s à prendre des risques importants pour pouvoir s’entraîner. Compte tenu des risques associés à la transmission du virus au sein de l’installation, l’équipe a décidé de suspendre ses entraînements aux CHP, et de migrer à Wesley Clover Parks.
Contrairement au service proposé par l’Université, Huss déclare que cet établissement a pris toutes les précautions de santé nécessaires pour permettre aux cavalier.ère.s de pratiquer en toute sécurité. Équipement désinfecté, masques, tests de dépistage réguliers et réglementations strictes ; Huss affirme que c’est dans cet environnement sain que l’équipe s’est épanouie le reste du semestre.
En selle vers la réussite
Le respect des nouvelles mesures d’éloignement social n’a pas été un problème majeur pour les entraînements, souligne Huss, étant donné que ceux-ci se font habituellement par groupes de trois à cinq membres. Néanmoins, ces règles ont, d’après elle, grandement impacté l’aspect social de l’équipe. Au lieu de pouvoir pratiquer avec différentes coéquipier.ère.s., tou.te.s ont été confiné.e.s avec leur équipe respective tout au long de l’année. De même, rencontres et activités de groupes typiques du programme d’équitation ont toutes été mises de côté.
L’équipe a donc compensé avec « des réunions d’équipe sur Zoom, des soirées de jeux, ainsi que des sculptures de citrouilles ou encore des randonnées avec distanciation sociale », déclare Huss. Selon elle, créativité et accommodation ont été de mise afin de préserver le moral et réduire le stress des sportif.ve.s.
D’ailleurs, plusieur.e.s des étudiant.e.s qui font partie du programme jouent à la fois les rôles de cavalier.ère et de membre administratif. Selon Huss, cette année leur a donné l’opportunité de retravailler la structure interne de leur organisation, et de réfléchir sérieusement à comment tirer le meilleur de cette année hors de l’ordinaire.
Hannah Messineo, membre de l’équipe, déclare que c’est sa dernière année sur l’équipe avant de graduer, et qu’elle était donc déçue que la saison de compétition soit annulée. Toutefois, elle est reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de pratiquer son sport, surtout parce que la pratique régulière et l’horaire fixe de ses entraînements ont contribué à son bien-être durant ces périodes d’incertitudes.
L’équipe se dit fière de sa contribution à la communauté équestre et à la communauté universitaire de par son adaptation à la situation, et les résultats obtenus. Elle veut continuer à s’efforcer de représenter fièrement l’Université d’Ottawa, et ce, pandémie ou pas.