Par Maeve Burbridge, journaliste
Les étudiant.e.s posent leur sceau d’approbation sur le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) afin qu’il assure dorénavant la gestion financière des services sur le campus. Les résultats du référendum qui se déroulait du 3 au 5 avril confirment que le SÉUO accueille son tout premier comité exécutif comptant quatre candidats élus par vote de confiance. La Rotonde révèle les premières priorités et projets d’avenir du comité en devenir.
Un moment déterminant
C’est avec 82,8 % des voix que la population étudiante de l’Université d’Ottawa a voté en faveur de la collecte de frais de cotisation par le SÉUO. Malgré ses projets ambitieux, le financement de certains de ses services demeure précaire vu l’initiative de liberté de choix mise en place par le gouvernement provincial.
Cette réforme prévoit le financement de 29 % des services sur le campus jugés essentiels par le gouvernement provincial. Ceux-ci comprennent « les programmes d’accompagnement à pied, les services de santé et de counselling, les sports et les loisirs ainsi que le soutien scolaire », selon un communiqué émis le 17 janvier 2019 par le ministère de la Formation et des Collèges et Universités.
Les étudiant.e.s pourront sélectionner précisément, parmi les services jugés non-essentiels par le gouvernement, ceux qu’ils veulent financer. Ceux-ci incluent le Syndicat, les clubs, les corps fédérés, les médias étudiants, les conseils juridiques et les quatorze services mis sur pied par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). La passe d’autobus U-Pass sera quant à elle prise en charge par le service des cartes de l’Université d’Ottawa.
Le financement ne sera assuré que si les étudiant.e.s consentent à garder ces frais auxiliaires dans leurs frais de scolarité. Selon le recteur Jacques Frémont, « il va falloir voir le comportement des étudiants, s’ils vont s’extraire ou vont comprendre que parfois d’ajouter quelques dollars, ça peut faire une grande différence à la vie communautaire et à l’implication sociale ». C’est l’avenir de cette vie communautaire qui sera entre les mains des étudiant.e.s en septembre.
Revivifier la vie étudiante
Bien que le syndicat prévoit une baisse importante de son budget, les candidats à l’exécutif restent motivés à réaliser des projets ambitieux. Jason Seguya, commissaire à la vie étudiante, propose l’organisation de plusieurs événements collaboratifs entre les corps fédérés et le Syndicat. « La Semaine 101 est le seul événement collaboratif. J’aimerais organiser au moins un autre grand événement collaboratif par année, à but philanthropique », explique-t-il.
Après son élection, les premières actions seront en lien avec la Semaine 101. Il désire rédiger des règlements équitables assurant la sécurité des participants et fournir une formation aux guides de la Semaine 101 en matière d’équité et de prévention des agressions sexuelles.
Réaliser des événements ambitieux tout en faisant face à une réduction potentiellement paralysante du budget sera un défi de taille pour l’éventuel comité exécutif. Seguya prévoit que la vie étudiante l’an prochain sera caractérisée par de nombreuses levées de fonds pour financer les événements sur le campus. Il s’engage également à obtenir un financement externe le plus souvent possible. Davantage d’événements collaboratifs entre corps fédérés permettront de mettre en commun les budgets selon Seguya. Il souligne la faisabilité des événements d’envergure en expliquant qu’« il faut juste faire plus d’efforts pour planifier en fonction du budget ».
Chaque dollar compte
La réduction du financement menace également l’existence de services et de commerces sur le campus. La première étape de Sam Schroeder, commissaire à la revendication, s’agit du maintien des services pendant la période de transition. Tenant compte du budget réduit, il a l’intention d’optimiser l’utilisation des ressources pour limiter le gaspillage. « La possibilité de maintenir les services dépendra de l’efficacité, et ça risque de ne pas être facile », confie-t-il.
Regagner la confiance étudiante
Le financement n’est pas le seul défi de taille que le SÉUO devra relever. Ce dernier devra également tâcher de regagner la confiance du corps étudiant après la turbulence qui a caractérisé la politique étudiante au cours de l’année. Pour ce faire, Rony Fotsing, commissaire aux opérations, propose d’envoyer les rapports financiers mensuels du syndicat à tous les étudiant.e.s via courriel, afin de faire preuve de transparence sur la conduite financière. Fotsing voudrait également organiser des tables rondes publiques, où les étudiant.e.s pourront indiquer directement aux membres de l’exécutif comment ils voudraient que leurs cotisations soient dépensées.
Le SÉUO et le dossier francophone
Pour Natasha-Lyne Roy, commissaire aux affaires francophones, la première étape sera de s’assurer que les communications du syndicat paraissent d’abord en français, et ensuite en anglais. Roy veut s’assurer que les services sur le campus soit tous offerts dans les deux langues officielles.