Crédit visuel : Loïc Gauthier Le Coz – Photographe 

Par Pascal Vachon – Journaliste 

La Ville d’Ottawa a approuvé, mercredi dernier, la construction de 328 nouvelles unités d’appartements situées à moins de cinq minutes de l’Université d’Ottawa (U d’O), dans le quartier Côte-de-Sable. 

Les quatre bâtiments à construire seront localisés sur l’avenue Robinson et pourront accueillir jusqu’à deux fois plus de personnes que le nombre d’unités.

Le projet est constitué de trois édifices de six étages avec 46 unités chacun ainsi que d’un bâtiment de neuf étages à 190 unités.

Intéressant, pour les étudiant.e.s 

« Mon sentiment est que les étudiant.e.s vont aménager dans les studios de deux chambres et se mettre à trois et quatre personnes à l’intérieur », pense David Elden, un résident de l’avenue Robinson depuis 1999 et un membre de l’association communautaire de Côte-de-Sable.

Selon une analyse du marché locatif de la Ville d’Ottawa, réalisée l’an dernier, un logement d’une ou deux chambres coûte en moyenne entre 1 273 et 1 617 dollars par mois, dans le quartier de Côte-de-Sable.

Il est parfois moins cher de louer un appartement près du campus, plutôt que d’habiter en résidence sur le campus, dont le prix peut varier de 7 000 à 20 000 dollars par année.

Les habitant.e.s du quartier 

« Ce n’est pas normal qu’un quartier soit entièrement composé d’un seul type de résident.e, ce n’est pas une bonne chose », déclare Elden. Ce dernier indique ne pas être contre les étudiant.e.s mais plutôt craindre un manque de diversité démographique dans le quartier si le projet voit le jour. 

« Le développeur, malheureusement, a fait beaucoup de propriétés qui sont souvent centrées […] vers les étudiant.e.s », explique le conseiller du quartier, Mathieu Fleury.

« Je suis un ancien étudiant qui a grandi dans la Côte-de-Sable, je n’ai pas de problème avec les étudiant.e.s, j’en ai un avec le manque de diversité démographique. On ne laisse pas de place aux aîné.e.s ou à une mère avec de jeunes enfants », informe Fleury.

Ce dernier a voté contre le projet, qui avait été approuvé par le Comité de l’urbanisme de la Ville d’Ottawa.

La question du stationnement 

Un second problème est dénoncé par les habitant.e.s du quartier : le stationnement. 62 places de stationnement seront offertes sur les 98.

« Uber et les taxis répondent à un certain besoin mais assumons que 150 personnes au minimum vont aménager et qu’il va y avoir seulement moins de neuf espaces de stationnement, ça démontre un manque de vision. Ça rend juste le projet plus abordable pour le promoteur car chaque place de stationnement coûte 30 000 $ au développeur », ajoute Fleury.

La Ville indique que la proximité avec la station Lees du train léger ne rend pas nécessaire d’avoir la centaine d’espaces de stationnement requis.

L’avenue est située dans un endroit isolé, entre l’autoroute 417 et le Canal Rideau, ce qui rend l’accès à la principale ligne de transport en commun difficile et l’épicerie la plus proche est à une vingtaine de minutes de la rue, explique Fleury.

Les résident.e.s du quartier Côte-de-Sable ont signalé leur intention d’aller en appel contre la décision de la municipalité ottavienne. Ils ont 90 jours pour présenter leur cas devant la justice.