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3 QUESTIONS POUR COMPRENDRE

2 octobre 2017

3 QUESTIONS POUR COMPRENDRE : LE RÉFÉRENDUM D’INDÉPENDANCE EN CATALOGNE

 

Par Nicolas Hubert

 

Avec André Lecours

Professeur Titulaire

École d’études politiques

Faculté des sciences sociales

 

1) Pourquoi la Catalogne défend-elle l’organisation du référendum ?

En 2006, les gouvernements catalan et espagnol s’étaient entendus pour une réforme du statut d’autonomie de la Catalogne. En 2010, le tribunal constitutionnel espagnol a rendu un jugement qui a invalidé certaines des clauses de cette réforme et qui en a interprété d’autres de manière étroite. Plusieurs grandes manifestations nationalistes ont alors émergé en Catalogne pour s’opposer à ce jugement, ce qui a amené les partis autonomistes à revendiquer peu à peu l’indépendance. C’est à ce moment que commence le processus d’autodétermination avec l’organisation d’un premier référendum déclaré illégal en 2014.

2) Comment expliquer la gestion du référendum par Madrid ?

Le gouvernement espagnol considère à la lumière d’une clause constitutionnelle que l’Espagne est une et indivisible. Dans ce contexte, tout effort politique qui pourrait résulter en la sécession d’une de ses communautés autonomes est illégal et anticonstitutionnel. De même, la Catalogne est une grosse partie de l’Espagne en termes démographique et économique. Dans une perspective à court terme, les politiciens espagnols pensent qu’en interdisant le référendum, ils s’assurent que la Catalogne ne deviendra pas indépendante. L’effet pervers c’est que Madrid aliène beaucoup de personnes qui se considèrent autant espagnoles que catalanes.

3) Quels enjeux pour un tel scrutin ?

Premièrement, nous allons voir si le référendum a lieu et s’il reste assez d’infrastructures pour l’organiser. On peut regarder ce qui s’est passé en 2014, cela pourrait être un scénario très similaire. Tous ceux ne favorisant pas l’indépendance vont boycotter le référendum. On pourrait anticiper un résultat massif en faveur de l’indépendance, mais avec un taux de participation très bas. Le scrutin n’étant pas légal, il ne pourrait cependant pas être considéré d’un point de vue constitutionnel. La Catalogne est une société divisée, polarisée, et pour les Catalans sécessionnistes, cela va laisser un goût très amer. D’un autre côté, le gouvernement catalan joue sa dernière carte, peut-être qu’il va essayer de s’appuyer sur ce référendum pour négocier et revenir sur le statut d’autonomie de 2010. Mais il semble que dans la politique catalane ce but-là est dépassé.

 

 

 

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