– Par Frédérique Mazerolle –

C’est cette année que la Faculté des arts de l’Université d’Ottawa célébrera son 125e anniversaire. Après avoir connu des hauts et des bas dans les dernières années, comme l’abolition et la suspension de certains programmes, elle envisage tout de même de grands projets pour les années à venir.

L’un de ses projets, qui s’adressera à l’ensemble des étudiants inscrits à la Faculté dès l’année universitaire 2015-2016, sera l’arrivée de nouveaux cours sous la cote de cours « AHL » (acronyme pour « Arts, humanités et littératures »). Ces cours auront pour but d’offrir aux étudiants une meilleure réflexion sur les arts en touchant des sujets d’actualité dans plusieurs domaines.

« Il pourrait s’agir de la représentation artistique face au changement climatique, de l’influence des médias sociaux sur la politique ou encore de l’interaction, dans l’ère du numérique, entre image, texte et son », explique Antoni G. Lewkowicz, doyen de la Faculté des arts.

Les étudiants qui décident de poursuivre des cours AHL auront également l’option de remplacer soit un cours de philosophie fondamentale ou un cours de langue, que ce soit en anglais ou en français (qui sont tous deux obligatoires pour la majorité des étudiants inscrits à la Faculté), par les nouveaux cours.

Pour ce qui concerne le département de théâtre, la Faculté s’est engagée, en partenariat avec la Ville d’Ottawa, à bâtir un théâtre à géométrie variable (communément appelée « boîte noire »), ainsi que l’ajout de quatre salles de répétition, qui seront situées dans la Cour des arts et dont la construction devrait commencer dans les prochains mois. L’idée de la construction d’un conservatoire de théâtre, qui s’adresserait surtout aux étudiants francophones, est également sur la liste de projets de la Faculté.

Un partenariat plus serré avec le Carrefour de l’entreprenariat est aussi l’une des priorités. « Nous savons que plusieurs étudiants diplômés de la Faculté des arts deviennent des entrepreneurs chevronnés. Ce faisant, nous voulons multiplier les options et possibilités d’entreprenariat durant la période d’études à l’Université », ajoute le doyen.

Du côté de l’Association étudiante de la Faculté des arts (AÉFA), on parle également d’une nouvelle campagne qui se nommerait « Pourquoi UOttawa? » et qui viserait d’abord et avant tout à promouvoir les raisons pour lesquelles les étudiants ont choisi la Faculté des arts.

Un fonds de bourse a également été mis en place en l’honneur du 125e anniversaire de la Faculté. « L’année dernière, l’AÉFA a contribué 5000 $ au fonds d’expérience étudiante du 125e anniversaire de la Faculté des arts. Le fonds aidera avec les échanges, les conférences et les stages étudiants à l’étranger, les compétitions étudiantes, les bourses étudiantes et plein d’autres choses », explique Arno van Dijk, président de l’Association étudiante.

Suppressions de programmes

Par contre, même avec ses réussites et ses grands projets, la Faculté a tout de même souffert durant les dernières années, notamment en voyant certains de ses programmes abolis ou suspendus. À l’heure actuelle, la Faculté compte à son éventail plus de 100 programmes au premier cycle, que ce soit des majeures, mineures ou des spécialisations.

« La qualité et la pertinence de chacun de ces programmes sont évaluées sur une base régulière et il est normal que des modifications soient effectuées ou même que certains programmes soient fermés », explique M. Lewkowicz.

Les admissions aux programmes de la majeure en études canadiennes et de la majeure en administration des arts ont été fermées dû au manque d’admissions de nouveaux étudiants. La mineure en études canadiennes est toutefois encore en vigueur et gagne en popularité. L’ancien programme de journalisme, en partenariat avec La Cité et Algonquin College, a quant à lui subi une suspension qui a duré plus d’un an pour être remplacé par un programme de journalisme numérique, qui acceptera ses premières admissions dès septembre prochain.

Malgré la perte de certains programmes, le président de l’AÉFA souligne tout de même le bon travail de la Faculté. « La Faculté des arts compte près de 100 programmes différents, ce qui est beaucoup. En plus, selon le classement QS, cinq des neuf programmes à l’Université d’Ottawa qui sont classés parmi les 150 [meilleurs] dans le monde sont dans la Faculté des arts. C’est une réussite dont nous sommes très fiers », explique M. van Dijk.

Cependant, certains programmes ont été ajoutés, soit une majeure en cinéma du monde dès septembre 2015, un doctorat en communication dès septembre 2016, ainsi qu’une maîtrise en études du bilinguisme, en vigueur depuis septembre 2014.

Il pourrait également y avoir des changements en ce qui concerne la Faculté des études supérieures et postdoctorales. Suite à un rapport d’un comité de travail soumis au Sénat de l’Université en octobre 2014, l’une des recommandations serait de transférer certaines de ces tâches à d’autres facultés, dont celle des arts.

« Le Sénat ne s’est pas encore prononcé sur les recommandations contenues dans ce rapport et examine actuellement, via un comité de travail, la faisabilité de ces recommandations, quant à leur implémentation », explique M. Lewkowicz.