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Construire ensemble l’avenir du campus… en LEGO

28 janvier 2019

Photo Emilie Azevedo 

 

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre Actualités

 

« Fermez les yeux un moment. Imaginez qu’un virus biométrique a détruit uOttawa. Il ne reste plus rien de l’Université telle nous la connaissons aujourd’hui. »

Voilà l’une des études de cas proposées lors de la consultation Imagine 2030 organisée dans le gymnase du pavillon Montpetit le 22 janvier dernier. L’Université invitait sa population étudiante, ses membres du personnel facultaire et de soutien ainsi que ses donateurs à se « mêler des affaires » de l’institution en bâtissant des modèles d’une nouvelle université. Le matériel de construction était pour le moins surprenant : les participants devaient se servir de blocs LEGO.

Une non-consultation

Ce ne sont pas moins de 300 personnes qui se sont mêlées des affaires de l’Université mardi. Cette participation répondait à l’appel du recteur Jacques Frémont qui avait envoyé une invitation à toute la communauté universitaire via courriel le 1er novembre dernier.

Cette rencontre, qui n’ était pas une consultation aux yeux du vice-recteur aux études David Graham, est un exercice inusité de planification stratégique. « J’insiste depuis le début du processus sur la nécessité de mettre de côté ce vocabulaire de la consultation pour le remplacer par un vocabulaire axé sur participation et la co-création, pour non pas “consulter” les collègues mais les faire participer », explique Graham, en expliquant que c’est en entendant un collègue dire que lorsqu’il entendait « consultation », il savait à l’avance que les suggestions ne seraient pas prises en compte. C’est alors sur une base plus participative que l’Université consultait les membres de la communauté afin de bâtir le prochain plan stratégique.

Pourquoi les LEGO ?

Pour Graham, les LEGO permettent le passage de la théorie à l’application concrète. Comparativement au plan stratégique Destination 2020, que Graham qualifie de plus « traditionnel », Imagine 2030 est pensé afin d’émettre une planification stratégique plus active. « Simplement avec le titre, Imagine, on est appelés à imaginer ensemble l’avenir collectif de l’Université », affirme le vice-recteur. La vue de centaines d’adultes s’investissant à construire des modèles en blocs LEGO lors d’Imagine 2030 restait tout de même surprenante.

Imaginons 2030

À partir de six « aspirations incontournables » validées en novembre dernier, les participants imaginent une université de l’avenir. « L’enseignement pour moi ça reste la chose la plus utile, la plus fondamentale », partage Maxime Panaccio, professeur à la section de droit civil, qui confie avoir une vision très traditionnelle de l’Université en tant qu’institution d’enseignement et de recherche. « Je me rends compte qu’on a tous des idéaux différents pour l’Université, puisqu’il y a des gens de plusieurs sphères qui sont ici », ajoute-t-il.

« Un campus universitaire centré sur une immense bibliothèque. Autour reposent les quatre piliers de la connaissance, soit la science pure, les arts, les humanités et les sciences sociales avec des budgets égalitaires, avec des passerelles qui permettent l’interdisciplinarité et les études transversales », détaille Mathieu Laflamme, étudiant au doctorat en Histoire en exposant sa maquette de LEGO.

Quant à Danièle Cyr, coach pour gens d’affaires et diplomée de l’Université d’Ottawa : « Je vois un dôme, quelque chose de géodésique, avec plein de verdure autour, quelque chose de vraiment ouvert. Je vois une Université basée sur le modèle de l’entreprise libérée », explique-t-elle. Ce type d’entreprise prône une structure dynamique et innovante qui priorise la collectivité. Cyr croit que « la hiérarchie, c’est ce qui empêche l’Université d’avancer, en plus de son fonctionnement par silos ». Selon elle, en 2030, l’Université devra vraiment être en avant des nouveaux modèles d’affaires pour avancer.

Quelques critiques

Malgré le nombre élevé de participants, certains demeurent sceptiques quant à la méthode employée pour Imagine 2030. Mathieu Laflamme remarquait entre autres : « Je ne vois pas l’utilité d’une rencontre comme celle-ci. On m’avait convoqué à une consultation sur des idées précises et j’ai passé mon après-midi à faire des LEGO ». Danièle Cyr dit apprécier l’exercice même si elle trouve le nombre de participants trop élevé pour en tirer des résultats concrets, une opinion que partage Panaccio.

Laflamme souligne également le peu d’étudiant.e.s représenté.e.s lors de la consultation, ce qui le pousse à se questionner sur la représentativité de l’échantillon de membres de la communauté. « On ne peut jamais être certains de représenter tous les points de vue », concède David Graham, « tout ce qu’on peut faire, c’est de multiplier les points d’entrée, afin de donner le plus de chances de participation à tous les membres de la communauté ».

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